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Au lavoir.
Poème de Hilaire Bouzon Souvent près du ruisseau, je m'arrête le soir Et je médite là...Quelle loi de la nature A donc voulu garder sous cette humble toiture Ces débris, ces lichens...,ce qui fut un lavoir? A ce lavoir, O combien venaient, matin et soir, De femmes, douces fées qui sublimant leurs gestes, redonnaient les couleurs aux draps, jupes et vestes Sur la magnifique planche offerte à leur battoir...! Ces actes en ce lieu s'imprégnaient d'une foi Parente à celle dont nous imprègne l'Eglise La tradition du mieux qu'elle nous préconise Le blanc de la vertu, la pureté de soi. Ce lavoir laisse en moi l'écho de son langage, L'onde aux ruissellements, aux chansons, aux refrains Et pan! et pan! Battoirs qui rythmaient les entrains Ce lavoir surnommé "chapelle aux babillages" Pan! pan! Bouche à oreille, on fusait les nouvelles Plus de plaisanteries que du mal du prochain On vantait les agés ou bien les chérubins Ainsi l'eau reflétait le journal du village Oui... Ce lavoir connut une ère magnifique Il fut l'autel de tous...la nature a raison De nous le révéler, même par ses haillons Il nous émeut autant qu'une ruine gothique. |
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